Pourquoi ce journal intime ?

Un besoin d'écrire tout simplement ? Aligner les mots et maux comme une thérapie ?
A maintes reprises j'ai cherché en vain des blogs parlant de le bipolarité et jamais je ne m'y suis retrouvée.
Je désire un blog simple où chaque personnes malades ou non puissent s'exprimer librement.
N'hésiter pas à m'envoyer vos textes, poésies...je les publierais, avec votre consentement bien sur.
Mon but n'est pas d'avoir plusieurs lecteurs mais si je peux aider, soutenir une seule personne et partager avec elle ce sera pour moi partie gagnée !!
Nathalie


dimanche 24 mars 2013

Nos émotions : les contrôler ou les exprimer ?



EMOTIONS 

 

 

Ne pas confondre avec les sentiments !!!
Les chercheurs ont répertorié six émotions universelles : 

la peur, la colère, la tristesse, la joie, le dégoût, la surprise. 

Partagées par tous, spontanées, ni totalement innées ni complètement acquises, ce sont les mêmes mimiques qui traduisent les mêmes ressentis aux quatre coins du globe. 
Certains psychologues ajoutent la honte et la culpabilité à cette liste, mais leur caractère universel n’est pas vérifié. Les émotions sont des formes explosives de l’affectivité, elles sont intenses et brèves. Elles renvoient toutes à deux états affectifs primaires liés à des sensations physiques : le plaisir et la douleur.

On les confond souvent avec les sentiments comme l’amour et la haine qui sont, eux, plus stables et plus durables. Les sentiments sont des "émotions qui durent". 

Quant aux humeurs, comme l’anxiété, l’ennui, la morosité, la mélancolie, elles sont caractérisées par leur côté diffus.


Les émotions, c’est vital

Mais au fait, de quoi parlons-nous exactement ? 
Définition du dictionnaire : " L’émotion est un trouble, une agitation passagère ou un état affectif intense, caractérisés par une brusque perturbation physique et mentale. "

Ces réactions ne devraient pas être dangereuses pour l’homme. Au contraire, elles sont utiles, indispensables même à sa survie et à celle de l’espèce. Depuis Darwin (Cité dans “Psychologie des émotions et des sentiments”, Jacques Cosnier, Retz, 1994.), on sait que tout être, humain ou animal, naît avec un équipement émotionnel qu’il partage avec ses congénères et qui lui permet d’agir d’instinct, de s’adapter aux situations délicates. Autrement dit, chercher à maîtriser à tout prix nos émotions peut mettre en péril notre vie.
        Depuis l’âge des cavernes :
La peur est un stimulant pour qui sait la dépasser. Elle nous signale les dangers, dirige le sang vers les jambes, ce qui prépare à la fuite. Simultanément, le corps est paralysé quelques instants, le temps de décider s’il serait judicieux de se cacher ou pas.
La colère a mauvaise réputation, on l’amalgame à la violence. Pourtant, elle libère une foule d’hormones, dont l’adrénaline, qui favorisent une action vigoureuse en vue de changements salutaires. De plus, elle indique que les limites de l’acceptable sont atteintes et elle peut se substituer à la violence.

La tristesse permet de se replier sur soi pour faire le travail de deuil nécessaire après une séparation. " Les larmes contiennent à peu près dix fois plus d’hormones de stress que le sang ", indique Marc Schwob, chercheur en neurophysiologie. Pleurer est donc la manière la plus naturelle d’extérioriser sa peine.
La joie, euphorisant et désinhibiteur naturel, stimule la production d’hormones du plaisir et permet d’accomplir avec enthousiasme toutes les tâches qui nous incombent. C’est un aimant : elle attire les autres vers nous et nous ouvre au partage. Mieux, on admet aujourd’hui que le rire a des vertus thérapeutiques. 


En effet, il existe un lien entre immunité et émotions. La joie et le plaisir renforcent les défenses immunitaires. La peur, le chagrin, la douleur et le stress les affaiblissent et nous rendent moins résistants aux germes et aux virus.


BIOLOGIE 

 

Une affaire de circuits nerveux
N’en déplaise aux romantiques, tout cela n’est qu’une affaire de circuits nerveux et d’hormones… 

Au départ, il existe " un impact olfactif, visuel ou auditif ", résume Marc Schwob 
( “La Biologie de l’amour”, Hachette, 1991), chercheur en neurophysiologie. 
L’événement qui nous touche arrive directement au cœur du cerveau dans le " système limbique ", siège de nos émotions.
C’est lui qui s’empare du cataclysme et qui le gère avec les zones de l’intelligence et du souvenir, puis le laisse repartir vers le système nerveux végétatif grâce à des neurotransmetteurs très spécialisés qui affluent et se chargent de distribuer l’impact ici ou là.
Si l’impact alerte nos vaisseaux capillaires, on rougit ou on blêmit ; 
s’il aboutit au cœur, il palpite ; au cervelet, nous voilà mains tremblante
s’il échoue sur nos glandes salivaires, c’est la bouche sèche  sur nos sudoripares, c’est la suée. 
S’il y a court-circuit, c’est le trou noir, l’évanouissement. 
Tout se passe hors du contrôle de notre volonté, l’itinéraire comme l’intensité de la réaction dépendant de l’organisme et de l’histoire de chacun. 


Homme-femme : la différence


Outre notre patrimoine génétique et la culture dans laquelle nous évoluons, un facteur non négligeable influe sur nos réactions émotionnelles : le sexe auquel on appartient. Alain Braconnier (“Le Sexe des émotions”, Odile Jacob, 1998) a bien pointé ce phénomène :
" Les garçons sont, dès les premiers mois, coléreux et plus difficiles à consoler. 
Les filles sont émotionnellement plus stables, expriment et communiquent davantage. " Pourquoi une telle différence ? " Parce que les parents changent inconsciemment d’attitude selon le sexe de leur enfant. 
Résultat, à l’âge adulte, les hommes ont tendance à fuir dans l’action pour camoufler artificiellement leur mal-être et à rejeter volontiers sur l’autre la responsabilité des problèmes. A l’inverse, les femmes osent parler de ce qu’elles ressentent et montrer leurs émotions négatives comme l’anxiété et la tristesse. 
" En réalité, les hommes ne sont pas moins émotifs que les femmes, mais ils ont pris l’habitude de ne rien exprimer, ou pas grand-chose. Drapés dans une invulnérabilité " virile ", ils font des colères quand ils sont anxieux et se réfugient dans le silence en cas d’avis de tempêtes. D’où les malentendus que nous connaissons !

On ne voit bien qu’avec le cœur

 

" L’émotion est un vecteur publicitaire à la mode, les médias célèbrent le culte de la spontanéité, chacun souhaite vivre au plus près de ses émotions ", souligne Viviane Dubos, thérapeute (“Les Emotions”, ESF, 1995.). " Reality shows ", " soap operas ", " docu-dramas ", informations à sensations nous y invitent. 
Sauf que, " nous n’avons jamais su gérer nos émotions. C’est encore plus vrai à présent car nous devons trouver des solutions plus conformes à ce que nous sommes ", pointe la psychologue Isabelle Filliozat
Et il n’est pas si facile d’être véritablement en contact avec soi-même

Heureusement, avec un peu d’entraînement, on arrive à éviter ces " décharges émotionnelles " qui nous gâchent la vie alors que, bien canalisées, elles en sont le sel. " On ne voit bien qu’avec le cœur " a dit le petit Prince de Saint-Exupéry. 
Mais avec un " cœur conscient ", a précisé Bruno Bettelheim

Les handicapés de la vie émotionnelle

 

Les phobiques des sentiments qui fonctionnent à l’économie affective sont légion. Et ils ne comptent pas que des hommes. Or c’est quand on nie ses émotions, quand on les méconnaît, qu’elles nous tyrannisent. 
Exemple : une colère non exprimée risque d’être retournée contre soi-même et de persister sous forme de rancune et de méfiance de l’autre.
" On ne peut oublier ses émotions, la mémoire est indélébile, prévient Joseph Le Doux, chercheur. 

Notre cortex nous permet de les masquer mais pas de les effacer. " Elles risquent donc de resurgir à tout moment, sous forme de phobies, de boule dans la gorge, de migraines, de dépression, de vide que l’on comble en mangeant ou en se mettant à boire, de maladies psychosomatiques graves. 
A ce propos, les psychanalystes ont remarqué que le profil des personnes atteintes d’un cancer montre une retenue des sentiments, et en particulier de l’agressivité.
A l’autre extrême, la " labilité " émotionnelle (humeur peu stable) n’est aussi qu’une façon de fuir ses vraies émotions. 
Depuis l’enfance, l’hyperémotif joue à être ému, tout en cachant ce qu’il ressent réellement, pour ne pas déplaire, pour se faire aimer. 
D’ailleurs, il est toujours " spécialisé " dans un seul registre. Il y a le peureux, le sangloteur, le rieur, le gueulard, le clown… Autant de façons inadéquates de marchander avec ses émotions. On le sait bien, la peur qui devient panique fait faire n’importe quoi. Péter les plombs inhibe notre faculté de bien penser. La colère vire à l’agressivité, et peut blesser l’autre, physiquement et psychiquement.


Une joie intense peut cacher un chagrin

 

Ce qui rend le langage des émotions si difficile à décrypter, c’est qu’elles nous mènent en bateau. Comme l’a si bien découvert Freud, c’est le " travail " de l’inconscient. 
Pour notre bien-être, des émotions sont refoulées, déplacées, somatisées, projetées sur d’autres pour éviter d’être perçues en soi, transformées en leur contraire. 
Tel fils passera sa vie à camoufler la haine qu’il éprouve pour sa mère par un amour attentionné. Telle femme camouflera en dégoût son désir sexuel pour un certain type d’homme, inacceptable aux yeux de son propre moi… 
La tristesse peut s’exprimer par une excitation euphorique, une joie intense peut faire pleurer alors que certains éclatent de rire pour ne pas être submergés par le chagrin. Tous ces mécanismes de défense contre les émotions épuisent notre énergie psychique et corporelle. Pire, ils finissent toujours par échouer. Et là, rien ne va plus, on craque ! 
Ceux qui maquillent leurs émotions en vue de manipuler les autres ne sont pas à l’abri. On peut simuler un éclat de rire, feindre le courroux, mentir sur ses sentiments un moment...
mais nos vraies émotions nous rattrapent toujours !!!!!


Sans elles, nous ne serions pas intelligents

 

Si les scientifiques ont longtemps sous-estimé et dévalorisé les émotions par rapport au raisonnement logique, c’est parce qu’elles naissent au plus profond de notre cerveau archaïque " reptilien ", avant d’être relayées par le néocortex, notre cerveau pensant. Depuis, ils ont découvert que la raison n’existe pas à l’état pur, mais se nourrit des émotions. 
Le neurologue américain Antonio Damasio (“L’Erreur de Descartes ou la raison des émotions”, Odile Jacob, 1995) a ainsi démontré que connaître sans ressentir ne sert à rien, qu’un humain souffrant de " frigidité émotionnelle " est incapable de tirer les leçons de ses erreurs. " On a appris à se méfier de nos impulsions, intuitions, pulsions, émotions… Même les odeurs sont remplacées par des molécules chimiques ! 
Or il n’y a jamais de perception pure chez l’homme, confirme le psychiatre Boris Cyrulnik. Chaque parole, geste, parfum, image, goût, est immédiatement “interprété” par son affectif. Sans les émotions nous serions des machines et notre existence serait grise. " (“Les Nourritures affectives”, Odile Jacob, 1993.)
De plus, les émotions servent à communiquer, ainsi que l’a souligné le psychologue Henri Wallon. 
Un nourrisson tord la bouche, sourit aux anges, crie… Dans un premier temps, ces réflexes vont être interprétés par les parents : " Il n’aime pas, il est heureux de nous voir, il a faim, etc. " Puis, le bébé va utiliser volontairement ses mimiques afin de faire passer ses messages et contrôler son environnement. Les réactions émotionnelles sont des repères, précise Paul Ekman, psychologue et chercheur : " Chacun extrapole, à partir de son vécu, sur ce que ressent l’autre. On peut alors se mettre à sa place, le comprendre, se faire comprendre… " Pour Daniel Goleman (“L’Intelligence émotionnelle”, J’ai lu, 1998.), le psychologue à qui l’on doit le concept d’intelligence émotionnelle, la réussite d’un individu dépend davantage de son QE – Quotient émotionnel – que de son QI – quotient intellectuel. 
Preuves à l’appui, il a mis en évidence que, dans le monde professionnel, les " winners " (gagnants) ne sont pas forcément les surdiplômés, mais ceux qui sont humainement appréciés, capables de reconnaître, d’analyser, de gérer leurs émotions et celles des autres. Quand ils demandent de l’aide face à un problème, ils l’obtiennent immédiatement. Alors que les handicapés du QE attendent plusieurs jours avant d’avoir une réponse...

Les émotions nous rendent vivants, mais nous perturbent. Nous sommes tous pris dans une double injonction : il nous faut contrôler nos émotions pour être “socialement corrects”, et les exprimer pour exister et communiquer. Pas facile…
Catherine Marchi 
 

Une rencontre fortuite avec un ami qu’on n’a pas vu depuis quinze ans, un chauffard qui coupe la route sans prévenir, notre nom sur la liste des admis avec mention Bien, la sonnerie du téléphone en pleine nuit, un enfant qui nous appelle pour la première fois " maman ", 6 N° gagnants au tirage du loto… 
Nous sommes quotidiennement étourdis et envahis par des émotions. Elles sont omniprésentes et, pourtant, elles déclenchent en nous tant d’ambivalence. On se laisse envahir mais on s’en méfie, on les recherche et on les fuit, on croit les connaître mais on se laisse berner par elles. Rien n’est simple au royaume de l’affectif. D’autant que nous sommes tous pris dans une double injonction : nous devons contrôler nos émotions pour être " socialement corrects " et nous devons les exprimer pour exister et communiquer.
L’apologie du self-control perdure : il est indécent de se donner en spectacle, de ne pas ravaler sa colère, ses peurs, son dégoût, sa tristesse. Toute manifestation affective intempestive sera jugée inconvenante, infantile et ridicule, ou sera perçue comme une marque de faiblesse, voire de fragilité psychologique. Seules exceptions : les débordements de joie ou de chagrin collectif occasionnés par certains grands événements.
Exemples récents : la Coupe du monde de football ou l’enterrement de lady Diana. Ou encore le cinéma : il est admis de pleurer en sortant de “Titanic” mais pas devant ses collègues de bureau alors qu’on vient de perdre un être cher. L’avantage, c’est un certain " confort " psychique : les affects étant tempérés, régulés, ritualisés, leur poids s’atténue. Mais l’inconvénient est de taille : une importante frustration et surtout une distance nocive entre ce que l’on est et ce que l’on fait.









2 commentaires:

  1. Anonyme25/3/13

    Article super intéressant ! Merci Nathy
    Et tellement vrai : la plus grande des impudeurs dans notre société actuelle, ce n'est pas de parler de sexe mais d'émotion.
    Moi qui suis un peu "grande gueule", dès que je parle un peu haut dans un débat qui me passionne, tout de suite j'ai des remarques des collègues qui me demandent de me calmer.
    Nathy, me permets-tu de mettre ton article sur mon blog ?
    Bonne soirée
    Cath

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    Réponses
    1. Bonsoir Cath,

      Parler émotions est, je suis d'accord avec toi une grande impudeur, les sentiments peuvent l'être aussi pour certaines gens.
      Mais jamais et bien malheureusement nous montrons nos émotions, et pourtant un simple geste, un regard, un sourire... donne tellement de bonheur !!

      ON LES RECHERCHE ET ON LES FUIT !!!!

      Grande gueule, mdr, je connais moi aussi, mais pas toujours envers la personne concernée, mais peu à peu je vais y arriver en temps et en heure j'espère que je serais répondre en contrôlant ma colère, car j'accumule et je suis agressive par la suite et je m'en veux terriblement.

      Et bien sûr Cath je te permets de mettre cet article sur ton blog, même l'imprimer et le faire lire à tes collègues ^^

      Bonne soirée à toi
      bises
      Nathy

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