Exprimer sa souffrance et accepter d’être aidé
Dire ce que l’on ressent à des
personnes de confiance quand on va mal est un conseil valable pour tout
le monde, à tout moment de la vie. Revenir sur une expérience
douloureuse, la partager avec un proche, pleurer si l’on en a envie…
tout cela fait partie d’un processus naturel qui permet d’aller mieux.
Bien sûr, quand on souffre de dépression, il n’est pas évident de parler
de ses sentiments et de ses émotions. Cette maladie génère en effet une
culpabilité, un sentiment d’échec et un fatalisme tels qu’on a
l’impression que toute aide extérieure est inutile. Cette impression est fausse, évidemment. Il existe des traitements efficaces de la dépression et l'entourage peut jouer un rôle non négligeable dans l’accompagnement de ces traitements
C’est pourquoi, autant que possible, même si c’est parfois difficile, il est particulièrement important d’accepter d’être aidé, d’exprimer ce que l’on ressent, de faire confiance
aux personnes qui nous aiment, en chassant de nos pensées l’idée
qu’elles nous considèrent comme un enfant, comme un « être inférieur »
ou comme un « malade mental ».
Il est également essentiel, une fois l’aide acceptée, de ne pas se laisser envahir
par un sentiment de mauvaise estime de soi, ou par la crainte d’être
jugé ou déconsidéré, que ce soit par ses proches ou par son médecin. Par
son médecin, en particulier, car cela pourrait conduire à lui
dissimuler certaines informations essentielles au diagnostic et aux
traitements (réalité de la prise du traitement, effets indésirables,
niveau réel de souffrance…).
Repérer les signes précurseurs de la dépression
Apprendre à détecter les signes précurseurs d’un épisode dépressif, c’est se mettre en position d’entreprendre une démarche de soin dans les meilleurs délais et d’éviter ainsi une aggravation de la maladie.
Ces signes varient d’une personne à l’autre (chacun peut
avoir ses propres signes) mais ce sont souvent les mêmes qui
réapparaissent chez un même individu dans le cas de troubles récurrents
(qui se répètent dans le temps).
Les signes précurseurs les plus fréquents sont :
• un changement de l’humeur (notamment une tristesse et des pleurs sans motif) ;
• une perte d’intérêt pour les activités qui font habituellement plaisir ;
• des troubles du sommeil (réveil aux petites heures du matin, sommeil non réparateur…) ;
• une anxiété
de fond avec des moments plus aigus, notamment lors de situations
jusqu’alors considérées comme routinières et sans danger (sortir faire
les courses, par exemple) ;
• une irritabilité inhabituelle qui nécessite beaucoup d’énergie pour être contrôlée ;
• une fatigue importante ou un ralentissement des mouvements ;
• une impossibilité à agir, à accomplir les tâches quotidiennes ;
• une sensibilité exacerbée au bruit ou à l’agitation environnante ;
• des modifications inhabituelles (diminution ou augmentation) de l’appétit ;
• etc.
Savoir reconnaître ses propres signes est particulièrement utile dans le cas de troubles récurrents. Tenir un journal en notant son humeur au fil des jours est une bonne idée, pour soi-même et pour son médecin.
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