La
source de beaucoup de malentendus et de conflits est bien souvent
l’interprétation que nous posons sur les gestes, les paroles, les
actes ou même les pensées de l’autre! Quand on juge les actions
de l’autre à partir de notre propre interprétation, sans valider
si ce qu’on perçoit est conforme à l’intention de l’autre, on
se crée des scénarios qui ne peuvent qu’être néfastes pour la
relation.
Nous
sommes alors en mode projection :
nous projetons sur l’autre ce que nous croyons que nous-mêmes
ferions à sa place. Nous
teintons la réalité à partir de nos propres scénarios de peur,
jamais à partir de nos scénarios d’amour.
Nous anticipons une réaction X parce que nous avançons l’idée
que nous-mêmes réagirions ainsi dans une telle perspective. Et
pourtant, nous n’avons jamais chaussé les souliers de l’autre.
Nous n’avons pas son vécu, ni ses expériences, ni ses blessures,
ni ses ressources. Nous partons de ce que nous portons de plus petit,
c’est-à-dire un jugement gratuit sur l’autre, conditionné par
notre peur de perdre. Et
quand on est dans le jugement, on ne peut pas être dans l’amour.
Parfois,
nous avons tellement peur de perdre l’amour de l’autre que nous
créons des scénarios dans notre mental où justement cet amour nous
est retiré, comme pour nous donner raison et nous faire mal à
l’avance de ce qui n’arrivera peut-être jamais, ou que plus
tard. C’est
ainsi que nous créons nous-mêmes, de toutes pièces, nos propres
souffrances, à
partir de nos scénarios erronées basés sur des peurs irraisonnées
et des jugements hâtifs que notre orgueil nous empêche de remettre
en question.
Combien
de fois après avoir vérifié ce qu’une autre personne a voulu
dire avons-nous réalisé que ce n’était pas du tout ce que nous
pensions ? Et pourtant, nous continuons de créer d’autres
scénarios tellement étoffés que nous pourrions, justement,
remporter le premier prix d’interprétation !
Trop
souvent, nous n’osons pas poser les vraies questions, par peur de
la réponse. Et pourtant, c’est dans cette réponse qu’on pourra
mieux comprendre l’autre et décider alors de notre propre réponse,
plus appropriée, à ses paroles et ses gestes.
Nous
croyons que l’autre est fâché ? Demandons-lui si c’est le
cas. Nous craignons que l’autre ne nous aime plus ? Vérifions
auprès de lui ! Nous estimons qu’un tel comportement visait à
nous faire de la peine ? Validons auprès de cette personne son
intention en agissant ainsi.
Sachons
reconnaître que la majeure partie de nos interprétations ne sont
pas basés sur la réalité mais sur nos peurs !
Et
il ne faut pas confondre ici l’interprétation, créée dans notre
mental, avec notre intuition, qui vient du cœur et qui se trompe
rarement, elle !
Validons
plus, interprétons moins !