Face aux cauchemars
Petit à petit et sournoisement, la souffrance trace
son chemin. Je pensais aller bien, je pensais surmonter.
Pour oublier, ne pas penser il fallait que je sois
occupée, toujours travailler pour être épuisée et ne pas voir les heures, les
minutes, les secondes passer et paradoxalement j’avais peur de perdre du temps.
Ce temps me semblait compter.
Peur de se sentir incapable, peur de se laisser
aller car consciemment je savais que j’allais m’écrouler et je ne m’en laissais
pas le droit.
Que se passait-il ? Pourquoi ? Et comment en arriver à ce stade ?
Que se passait-il ? Pourquoi ? Et comment en arriver à ce stade ?
Un braquage, ce n’est rien !! me semblait il,
je n’étais pas blessée, en tout cas physiquement mais le psychisme était
ébranlé.
Je revois les rires et les moqueries de mes chers
collègues lorsque que je suis arrivée au bureau principal après avoir vécu un
vrai film.
Les gendarmes de ma localité étaient présents, ainsi
que mes supérieurs et la
Brigade de Recherche. Interrogations durant des heures, et
oui peut-être complice ?? Les relevés d’empreintes, la recherche
d’informations auprès des résidents de cette commune de 500 habitants……
Ces rires résonnent encore aujourd’hui en moi, je
revois ces visages moqueurs, ironiques et surtout indifférents.
Mais le regard, le faciès qui me hante jours et
nuits, est bel et bien celui de mon agresseur. Il est là planté devant mes yeux
et je ressens le vide en moi, et cette sensation qu’il me dit « je
reviendrais »
Même après huit ans je ne peux avancer, si je vois au loin une personne portant une
casquette, comme mon agresseur avait, je reste bloquée.
En voiture, je m’arrête à plusieurs mètres du véhicule précédent me disant que si le conducteur sort de sa voiture, je pourrais démarrer et sans oublier de contrôler sans cesse dans mon rétroviseur l’automobile de derrière.
En voiture, je m’arrête à plusieurs mètres du véhicule précédent me disant que si le conducteur sort de sa voiture, je pourrais démarrer et sans oublier de contrôler sans cesse dans mon rétroviseur l’automobile de derrière.
Si une personne me demande son chemin, je contrôle
du mieux possible ma peur pour lui indiquer mais je dois être honnête en disant
que je ne sors jamais sans mon chien ainsi que mon bombe lacrymogène.
Difficile de vivre avec ses peurs paniques, alors je reste la plupart du temps cloisonner à la maison, comme dans une prison, toujours fermée !
Difficile de vivre avec ses peurs paniques, alors je reste la plupart du temps cloisonner à la maison, comme dans une prison, toujours fermée !
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