Elle s’appelait Christine… Avait 42 ans…
L’on commençait à peine à nommer ‘ bipolarité… ‘
On lui avait dit :
L’on commençait à peine à nommer ‘ bipolarité… ‘
On lui avait dit :
- Vous êtes limite !
Christine savait juste qu’elle n’avait pas de limites…
Mal dans sa vie elle avait commencé tôt ‘alcool – pétards et plus… si affinités…
Se croyant aimée, elle s’est mariée…
Elle s’est plantée !
Avec son mari elle a vécu l’enfer mais a eu le bonheur d’avoir deux enfants, le choix du roi, un garçon – une fille.
Aux premiers symptômes de la maladie, elle n’a pas compris ce qui lui arrivait, alors oui, elle acceptait de prendre la masse énorme de médicaments, mais rien ne l’apaisait, ni dans ses moments de dépression intenses, ni dans ses moments de délires souvent provoqués par la situation matrimoniale. Alors dans ces moments là elle s’apaisait seule avec les cocktails médoc pètes et ..++++
Mal dans sa vie elle avait commencé tôt ‘alcool – pétards et plus… si affinités…
Se croyant aimée, elle s’est mariée…
Elle s’est plantée !
Avec son mari elle a vécu l’enfer mais a eu le bonheur d’avoir deux enfants, le choix du roi, un garçon – une fille.
Aux premiers symptômes de la maladie, elle n’a pas compris ce qui lui arrivait, alors oui, elle acceptait de prendre la masse énorme de médicaments, mais rien ne l’apaisait, ni dans ses moments de dépression intenses, ni dans ses moments de délires souvent provoqués par la situation matrimoniale. Alors dans ces moments là elle s’apaisait seule avec les cocktails médoc pètes et ..++++
Ce qu’elle pensait l’apaiser, au contraire aggravait son
état.
A bout de tout ce fut sa première tentative de suicide… Séjour en HP, encore d’autres médications plus lourdes.
Son seul bonheur, ses enfants ; mais, tout comme dans un circuit électrique, ses connections psychiques se faisaient de moins en moins… Jusqu’au moment ou elle s’est rendu compte qu’elle ne reconnaissait plus ses enfants à la sortie de l’école et qu’elle était obligée de noter comment ils étaient habillés, quelles couleurs ils portaient, pour être certaines de ne pas se tromper ou ne pas paniquer si elle ne les voyait pas…
A bout de tout ce fut sa première tentative de suicide… Séjour en HP, encore d’autres médications plus lourdes.
Son seul bonheur, ses enfants ; mais, tout comme dans un circuit électrique, ses connections psychiques se faisaient de moins en moins… Jusqu’au moment ou elle s’est rendu compte qu’elle ne reconnaissait plus ses enfants à la sortie de l’école et qu’elle était obligée de noter comment ils étaient habillés, quelles couleurs ils portaient, pour être certaines de ne pas se tromper ou ne pas paniquer si elle ne les voyait pas…
Bien sur, elle gardait pour elle ces trous de mémoires de
plus en plus fréquents.
Mais l’instinct maternel a pris le dessus, se sentant devenir un danger pour ses enfants elle décida de partir, de divorcer, de refuser la garde de ses enfants ainsi que toutes visites et tous droits parentaux…
Mais l’instinct maternel a pris le dessus, se sentant devenir un danger pour ses enfants elle décida de partir, de divorcer, de refuser la garde de ses enfants ainsi que toutes visites et tous droits parentaux…
Recluse dans un petit studio, elle n’avait pour seule compagnie
qu’internet, ne sortait plus, se faisait livrer courses et cigarettes, refusait
toutes visites.
C’est dans ce monde d’internet que j’ai rencontré Christine, via un yahoo groupe, je me suis très vite attachée à ce personnage atypique et touchant.
Connectée du matin tôt au soir tard sur yahoo messenger, elle m’écrivait sans relâche même lorsque je n’étais pas devant mon ordi…
Drôle, intelligente, elle me racontait sa vie, ses peurs, ses joies, ses peines… Ce qui se passait dans sa rue… Ce qu’elle voyait de sa fenêtre.
Elle avait stoppé tous ses traitements et prenait sa maladie comme une compagne encombrante mais qui trinquait avec elle à chaque verre d’alcool…
C’est dans ce monde d’internet que j’ai rencontré Christine, via un yahoo groupe, je me suis très vite attachée à ce personnage atypique et touchant.
Connectée du matin tôt au soir tard sur yahoo messenger, elle m’écrivait sans relâche même lorsque je n’étais pas devant mon ordi…
Drôle, intelligente, elle me racontait sa vie, ses peurs, ses joies, ses peines… Ce qui se passait dans sa rue… Ce qu’elle voyait de sa fenêtre.
Elle avait stoppé tous ses traitements et prenait sa maladie comme une compagne encombrante mais qui trinquait avec elle à chaque verre d’alcool…
Elle envoyait des cadeaux à ses enfants et recevait en retour… des crottes de chiens… accompagnées d’insultes.
Un soir, elle m’a juste dit :
- Je suis fatiguée Joe, je vais me coucher gros piou et merci
Je n’ai pas eu le temps de lui répondre et encore moins de
lui demander pourquoi merci ?!
Le lendemain matin, à 10h, Christine n’était pas connectée sur yahoo, je n’avais pas mon ‘bonjour chez toi’.
Une heure plus tard, devant ce vide, j’envoyais un mail à sa maman dont elle m’avait donné l’adresse plusieurs mois plus tôt et je sais maintenant pourquoi…
Y ayant joint mon numéro de téléphone, sa mère m’appelait quelques minutes plus tard…
- Elle ne répond pas au téléphone, j’envoie les pompiers de suite, merci Jocelyne.
Emprunte d’angoisses j’attendais des nouvelles, qui
suivirent rapidement.
-
Nous sommes arrivés juste après les pompiers, c’est fini,
elle est partie, elle est enfin en paix……
J’appris à ce moment là que c’était sa 8e
tentative de suicide !
Elle avait mis sa plus belle robe, s’était maquillée puis
allongée sur son lit, elle semblait dormir paisiblement…
Elle avait préparé à manger pour ses parents…
Un petit mot pour ses enfants :
Ne faites jamais ce
que j’ai fait, ne touchez jamais à l’alcool ni à la drogue, ne soyez jamais
comme moi. Je vous aime. Maman.
Deux jours après, je recevais son dvd des clips de Mylène
Farmer qu’elle aimait tant avec ces quelques mots … Si j’avais su…
RépondreSupprimerJe trouve cet hommage pour ton amie très touchant.
On ressent sa souffrance, son courage aussi de laisser ses enfants par peur de leur faire du mal, ce qui est aussi un symptôme de la bipo.
L'isolement est une protection pour notre entourage, dû à nos sauts d'humeur incontrôlables.
La drogue, ou bien l'alcool, peut importe l'addiction représente une porte de liberté, de bien être, mais sur l'instant...car le pire reste à venir lorsque l'on revient à la réalité.
On s'en veut, on se dégoûte (enfin pour ce qui est de mon cas), on recherche encore plus de compassion que l'on ne trouve pas, car la plupart des personnes ne comprennent pas et pire nous jugent, ce qui nous enterre un peu plus.
Paix à son âme.