Placide Gaboury, extrait de "Pensées pour les jours ordinaires"
L'amour de soi n'est pas de l'égoïsme, cette maladie du mental émotif.
S'Aimer veut dire ne pas se juger, ne pas s'en vouloir, laisser être ce qui est, s'accepter assez pour ne plus à chercher admiration, confirmation, approbation.
Cela veut dire que j'aime ce que j'ai été dans mon enfance, dans mon adolescence, cet être peureux qui ne savait pas que faire pour être aimé.
C'est parce qu'on ne s'aime pas que l'on est égoïste.
Quand on n'a pas obtenu d'être aimé comme il faut, on cherche à ramener les êtres vers soi, à les soumettre, à s'en servir comme appuis et béquilles.
On est égoïste dans la mesure où l'on a pas été satisfait, où l'on n'est pas assez aimé.
Mais comme personne ne peut nous aimer autant qu'on le voudrait, on est toujours insatisfait.
Il n'y a que moi qui puisse m'aimer pur ne pas me reprocher ces défauts détestables ("quel conje suis ! "; "comme j'ai été naïf" ; "ce que je suis bête" ; "je voudrais disparaître !").
Je voudrais être comme je l'avais rêvé à 15 ans : invincible, inachetable, séduisant, le plus beau et le plus talentueux. Mais cela n'a pas été. Et si j'en rêve toujours, c'est que je ne m'accepte pas, je ne m'aime pas.
Personne ne peut le faire pour moi, personne ne peut me réveiller, sauf moi.
L'Amour commence par soi-même. On le dit du reste :
"Charité bien ordonnée comme par soi-même" ; ou ; "Aimez les autres comme vous même".
Le modèle, la source, le point de départ, c'est l'amour de soi, le respect absolu de ce qui nous constitue, l'admission de tout ce qui fait notre vie, le oui complet.
Se permettre d'être comme on est.
Se donner la permission d'être honnête et différent.
Pas de culpabilité, pas de souffrance, pas d'auto-pitié.
Tout cela, c'est se haïr.
Cela c'est l'égoïsme : être retourné sur soi.
S'aimer, c'est s'être si bien accepté qu'on a plus à s'en ccuper.
Spontanément, on se retourne vers les autres.
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