Pourquoi ce journal intime ?

Un besoin d'écrire tout simplement ? Aligner les mots et maux comme une thérapie ?
A maintes reprises j'ai cherché en vain des blogs parlant de le bipolarité et jamais je ne m'y suis retrouvée.
Je désire un blog simple où chaque personnes malades ou non puissent s'exprimer librement.
N'hésiter pas à m'envoyer vos textes, poésies...je les publierais, avec votre consentement bien sur.
Mon but n'est pas d'avoir plusieurs lecteurs mais si je peux aider, soutenir une seule personne et partager avec elle ce sera pour moi partie gagnée !!
Nathalie


lundi 24 septembre 2012

Femmes battues

1987, une année que je n'oublierais jamais.
Un soir, parmi tant d'autres, nous nous décidons d'aller à la pizzeria qu'un couple d'amis avaient ouverts depuis peu de temps. Le propriétaire décida de partir en boîte de nuit accompagné de son compagnon de beuverie, un homme tout juste sorti de prison, qui faisait froid dans le dos, son regard nous faisait comprendre de ne pas bouger,  il était beaucoup plus âgé que nous.
Sa femme resta sur place, ils avaient trois enfants.

La soirée était douce, nous profitions des uns, des autres en refaisant le monde comme nous avions l'habitude de le faire. L'ambiance était chaleureuse.
Tard dans la nuit, le mari arriva dans la salle où nous étions évidement les derniers clients.

Il s'approcha de sa femme, la leva par les cheveux et la traîna à terre. Elle monta l'étage ainsi, nous entendions ses cris et nous étions comme paralysés, se demandant ce qu'il se passait.

Puis un barouf énorme, les pleurs des enfants réveillés par le bruit.
Il venait de défoncer un mur à coup de poings, je me décida de monter voir ce qu'il se passait exactement.
A ce moment la stupeur... il avait un pistolet braqué sur la tempe de celle-ci.
Sans réfléchir je cassa une vitre, ce qui le surpris dans son geste, elle a eu juste le temps de se lever et de me rejoindre et nous sommes parties main dans la main en courant de toutes nos forces.
Une amie nous attendait à l'entrée dans sa 2CV, les'autres se cachaient comme ils le pouvaient.
Nous sommes montées dans l'automobile et nous entendions les impacts de balles sur la voiture.
Nous nous sommes rendus à la gendarmerie pour qu'elle porte plainte, et nous aussi en tant que témoins.

Mais par peur, elle n'en fit rien, pour ses enfants, je suppose.
Elle était rouée de coups, je voyais dans ses yeux qu'elle n'avait plus de force physique ni morale.

Lors de la perquisition les forces de l'ordre ont trouvés six fusils chez eux, elle n'en connaissait même pas l'existence.
Sans sa déposition, il ne fût pas inquiéter et continua sa vie comme si il était lui même la victime.

Il a même eu la garde des deux garçons, qu'il plaça chez sa belle mère, avec la complicité de celle-ci  qui ne s'entendait pas avec sa fille.
Tout ce qu'il chercha c'était de la punir, la salir encore et encore.
Trop facile pour lui, elle était partie, par peur, laissant derrière elle tous les gens qu'elle aimait pour refaire sa vie accompagnée de sa fille.
Nous habitions une petite commune de 1 300 âmes, et comme on le dit
"les absents ont toujours torts" !!!
Bien évidement elle l'avait bien cherché ! Et je ne dirais pas ici tous les "noms d'oiseaux" qui ont été employés à son égard.

Elle a été battue, violée pendant plusieurs années sans jamais se plaindre, dissimulant les coups.
Tout ce que je regrette c'est qu'elle n'en ai jamais parlé...par honte ? Par peur ?
Il est vrai qu'à cette époque ce n'était pas aussi médiatisé qu'à nos jours, que les associations n'existaient pas dans les petites villes.

Elle a fait appel au Tribunal, durant des mois elle s'est battue pour récupérer ses jeunes enfants, qui d'ailleurs eux aussi voulaient retourner vivre auprès de leur maman.
Mais la justice à préféré laisser l'éducation des garçons à leur père, qui avait toujours le soutien de sa belle mère !!!!

A cette époque je n'avais que 20 ans, pas de logement, pas d'argent pour pouvoir l'aider.
Je regrette amèrement aujourd'hui de n'avoir pas pu la soutenir, j'aurai tellement voulu qu'elle se batte, que les lois soient présentent auprès des victimes et non l'inverse.
Croyez moi cette soirée, cette image restera en moi gravée à jamais.





                   
Une affiche de la campagne organisée pour lutter contre les violences faites aux femmes.                                                                                      

                                          Chanson que je lui ai dédiée avant son départ...
                                     

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