Pourquoi ce journal intime ?

Un besoin d'écrire tout simplement ? Aligner les mots et maux comme une thérapie ?
A maintes reprises j'ai cherché en vain des blogs parlant de le bipolarité et jamais je ne m'y suis retrouvée.
Je désire un blog simple où chaque personnes malades ou non puissent s'exprimer librement.
N'hésiter pas à m'envoyer vos textes, poésies...je les publierais, avec votre consentement bien sur.
Mon but n'est pas d'avoir plusieurs lecteurs mais si je peux aider, soutenir une seule personne et partager avec elle ce sera pour moi partie gagnée !!
Nathalie


jeudi 27 décembre 2012

To be, or not to be



Il ne me faut pas grand chose pour me déstabiliser...

Puis quelque chose, ou quelqu'un me redonne l'espoir : j'ai de nouveau des idées, des projets, mais franchir le cap est une autre histoire et de nouveau je replonge sans savoir pour combien de temps et où cela va m'emmener.... les idées suicidaires s'installent peu à peu...et puis de nouveau une étincelle...et ainsi de suite !!!!
Les états de dépression je les vis avec plus ou moins d'intensité, d'angoisses, d'anxiété, d'agressivité, la perte de sommeil totale ou alors je me réfugie sous la couette durant des heures, des jours durant.
Ces troubles de l'humeur que je ne peux contrôler et rien ne peux m'aider pour savoir laquelle de la manie ou la dépression va "me tomber" dessus, dans la même journée je peux virer de l'une à l'autre.

Les états de stabilité sont assez rares, et c'est pendant ces instants que je me rend compte de cette maladie qui me bouffe, et j'en éprouve de la honte, de l'incompréhension.
Et une question, dois je continuer à me soigner ou non ??

Pour continuer de vivre entre lassitude,  solitude, asthénie et pour qui, pourquoi ??

La sensation que mes capacités intellectuelles diminuent jour après jour, des pertes de mémoire, des mots simples dont je ne me souviens plus de la signification, toujours chercher "le mot", presque jusqu'à inventer des mots, ou l'employer dans un autre contexte, comme si mon cerveau était aussi vide que ma coquille, la concentration devient parfois impossible et je m'évade dans un autre monde où mes pensées défilent à vivent allure...
L'impression que je ne suis que 50% de moi même !!

J'ai toujours peur de déranger, alors j'ai du mal à m'ouvrir et il m'est impossible de demander un service à qui que ce soit.
Je suis incapable de prendre la parole en thérapie de groupe, ma psy le sait, donc après un certain temps je pars et je m'isole. 
Car même les " états d'âme des autres " me dérangent, je ne me sens pas à l'aise.
Cette impression du ridicule, de me dire que ce que j'ai vécu n'est pas si grave, que je n'ai pas le droit de me plaindre...

Faire ressurgir mon enfance, le passé, durant mes séances m'attriste terriblement et me fait plus de mal que de bien. J'aimerais tant oublier toutes ces mauvaises périodes, surtout celle de mon enfance, me dire que ce n'est qu'un mauvais cauchemar. Mais elles étaient bien enfouies en moi et attendaient patiemment pour ressurgir sans crier gare.

Apprendre à pleurer serait, je crois une grosse libération, mais je n'ai jamais su me laisser aller.
Le lâcher prise m'est impossible même après de 2 ans de thérapie !!!
Ce qui implique que même la méditation n'est pas à portée de main.


Alors une insertion sociale ou professionnelle , est elle possible avec toutes les qualités nécessaires que l'une ou l'autre demande, c'est comme se cacher derrière un miroir sans teint.
Me mentir, non, je suis bel et bien différente avec cette maladie, je n'ai pas encore la force d'affronter le regard des personnes, collègues de travail ou clientèle (je travaille au guichet d'une banque) en dehors de mes proches.
Malgré que même parmi elles, je suis dépressive et ne savent pas que je suis bipolaire. Même franchir ce barreau de l'échelle est très compliqué, me paraît insurmontable. Et plus j'avance dans le temps, plus j'ai l'impression que le sommet est de plus en plus haut.



    J'aime la liberté. . . au point de lui sacrifier la mienne."
                                                                                   Sacha Guitry




                   
                          



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