Pourquoi ce journal intime ?

Un besoin d'écrire tout simplement ? Aligner les mots et maux comme une thérapie ?
A maintes reprises j'ai cherché en vain des blogs parlant de le bipolarité et jamais je ne m'y suis retrouvée.
Je désire un blog simple où chaque personnes malades ou non puissent s'exprimer librement.
N'hésiter pas à m'envoyer vos textes, poésies...je les publierais, avec votre consentement bien sur.
Mon but n'est pas d'avoir plusieurs lecteurs mais si je peux aider, soutenir une seule personne et partager avec elle ce sera pour moi partie gagnée !!
Nathalie


mercredi 6 février 2013

Le travail de la haine en nous

 

Après avoir travailler sur la haine de soi, et pour être tout à fait honnête, ne pas pouvoir y parvenir, j'ai donc fais des recherches sur le net pour pouvoir m'aider à comprendre, je ne me souviens pas avoir vécue un jour en me disant que je m'aimais bien au contraire, manque de confiance, mes complexes qu'ils soient physiques, au niveau intellectuel...  

Ces mots qui vont suivre m'ont beaucoup aidé à y voir plus clair en moi, à comprendre et surtout confirmer mon avis mais qui n'est pas facile encore aujourd'hui a admettre !!!

Comme me l'a dit ma psy ce matin, il me faut peut être encore plus de temps, car il faut être "stable dans sa tête", ce que je veux dire c'est de n'avoir rien d'autre qui puisse vous envahir. 

 

La haine qui nous habite :

Qu’elle soit collective ou individuelle, familiale ou érigée en argu­ment politique, la haine est partout présente au coeur de nos vies. Haine de l’autre différent, haine de celui qui me fait de l’ombre, haine de soi, haine de ses parents…
Nous avons le même besoin d’aimer, d’être aimés, reconnus, la même soif de vengeance, de destruction, de possession.

Comment naît la haine ? D’où vient ce sentiment, cette passion qui peut nous tenir lieu de mode relationnel une vie durant ? Comment nous agit-elle et quelles sont ses « oeuvres » ? Peut-on en être sauvé ?

.Nous sommes sans cesse renvoyés à notre incapacité à aimer et à être aimé comme nous le voudrions. L’amour que nous désirons tant est inaccessible tel que nous le rêvons, pire, nous sommes amenés à faire ce que nous ne voulons pas
Cri de notre incomplétude et de l’impossible accès à l’amour sans mélange. Lieu d’une vertigineuse blessure qui ne cesse de s’ouvrir.
La maîtrise de nos vies, de nos sentiments nous échappe. L’autre, objet de toutes nos convoitises, reste à jamais inaccessible. Pis encore, sans doute, ce que j’aime le plus est aussi, bien souvent, ce que je hais le plus. Haine et amour : ce couple infernal traverse nos vies. Ambivalence des sentiments.

Une passion triste


Haine et amour : ces deux sentiments sont donc à tenir ensemble. Paradoxe blessant, mais qui dit ce qui constitue notre humanité dès son origine. Tout être humain se construit dans le climat relationnel dans lequel il a été conçu, attendu, et où il a grandi. L’agressivité, la violence, l’amour, la haine, l’angoisse — toute la palette des sentiments et des émotions humaines est présente dès les tout premiers moments. 


À l’origine
« L’objet naît dans la haine. » Avec ces quelques mots, Freud situe la haine au fondement du processus psychique, au principe de toute relation. Avant même qu’on puisse parler d’amour, il suppose une haine originaire : « L’extérieur, l’objet, le haï seraient tout au début identiques. » Amour et haine, en nos vies, se croisent donc sans cesse dès l’origine
Originairement, aimer correspond à incorporer dans le moi l’objet en tant qu’il est satisfaisant, donc source de plaisir. Haïr (…) est lié au déplaisir ; Haïr c’est rejeter, expulser, mettre à distance, mais c’est aussi constituer l’objet (la mère) en le différenciant du moi »

Julia Kristeva, quant à elle, parle d’abjection comme forme originelle de la haine, comme trace la plus ancienne de nos tentatives pour se « démarquer de l’entité maternelle… Nous sommes ici aux frontières de l’univers humain en formation »
Nous sommes aussi dans ce qui constitue, déjà, le traumatisme de la séparation.
La haine, force plus précoce que l’amour, est donc nécessaire à la constitution du sujet et à son auto-conservation, tout en permettant de constituer et d’assurer la permanence de l’objet. Sans la haine, il est impossible de se distinguer de l’objet, donc de sortir de la confusion.

La réaction à une menace
La haine dit aussi une histoire de menace. La menace que repré­sente l’autre pour ma propre survie. La haine est l’expression ultime d’un « narcissisme menacé » pour reprendre les mots de Philippe Jeammet. Plus nous nous sentons menacés, plus nous allons être menaçants pour l’objet qui nous menace. Avoir besoin de l’autre nous fait prendre conscience du pouvoir que l’autre a de ce fait sur nous. Aimer l’autre nous en rend donc dépendant, et pourtant nous ne pouvons nous empêcher de l’aimer.
Il nous faut sans cesse chercher la bonne distance qui évite la dé­pendance ou la rupture. Le passage de l’adolescence est, à cet égard, un moment crucial, tout comme l’ont été, pour chacun de nous, les premiers moments de la vie. En effet, notre étayage, notre sécurité ou insécurité intérieure reposent sur des expériences faites, bonnes ou mauvaises, mais aussi sur des expériences qui n’ont jamais eu lieu et qui auraient dû avoir lieu.

Une histoire de souffrance

Trop ou pas assez d’amour tuent sûrement. En effet, ni l’amour fusionnel qui ne laisse aucun espace entre mon désir et celui de l’autre, ni l’amour lointain qui créé un espace infranchissable entre l’autre et moi, ne permettent d’être. Entre les deux, des myriades de formes relationnelles, jamais exemptes de souffrance.
La haine est ainsi inséparable de la souffrance, dans un déter­minisme circulaire où « la souffrance devient cause de haine et la haine cause de souffrance », pour reprendre les mots de Micheline Enriquez.

La haine n’est-elle parfois que la seule façon de dire l’amour ? Rien ni personne n’a permis à certains de le dire autrement. 
Nous sommes là devant un abîme, celui où le coeur de l’homme en mal de relation d’amour ne peut que hurler sa souffrance dans une violence destructrice envers l'autre, envers soi même...


                                       


 

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